Sieta van Keimpema est vice-présidente de l’European Milk Board (EMB), une fédération d’organisations de producteurs de lait. Alors que des grèves de la faim ont été organisées par des agriculteurs allemands et qu’en France une journée d’action est prévue aujourd’hui devant des préfectures et sous-préfectures, l’EMB prévoit de se rendre à Bruxelles lundi, lors d’une réunion des ministres de l’Agriculture, pour protester contre la suppression des quotas laitiers, décidée en novembre, et l’effondrement des prix du lait.
Pourquoi le prix du lait dégringole ?
A cause de la crise économique, les exportations de lait ont chuté de 7 à 9 % en 2008. Pendant ce temps-là, la production laitière n’a cessé d’augmenter. C’est le résultat de la politique menée par la Commission européenne qui relève ses quotas laitiers de 1 % chaque année et qui prévoit leur suppression définitive à horizon 2015. On se retrouve en situation de surproduction sur le marché européen alors que nous n’avons pas les consommateurs. Du coup, les prix s’effondrent et mettent les producteurs européens en difficulté puisqu’ils sont amenés à vendre leur production en dessous du prix de revient.
Quel est l’intérêt, pour l’Union européenne, de supprimer ces quotas ?
Sur la base des négociations avec l’Organisation mondiale du commerce, la Commission doit libéraliser ses marchés agricoles. Et les quotas sont considérés comme une entrave. De plus, l’Europe verse une aide compensatoire aux producteurs, de 34 euros par tonne depuis 2004 pour compenser la baisse du prix du lait, qu’elle souhaite donc supprimer.
Qu’allez-vous demander lors de votre venue à Bruxelles ?
Nous souhaitons d’abord