Plus de 12 000 producteurs de lait ont bloqué hier près de cent laiteries en France pour réclamer le maintien et l'abaissement des quotas laitiers. Pendant ce temps, 27 ministres européens de l'Agriculture se réunissaient à Bruxelles pour tenter d'endiguer la crise qui va grandissant depuis une semaine dans ce secteur. Une issue favorable à ce conflit est-elle à portée de main ? Pour l'instant, non. Hier, la Commission européenne continuait à défendre bec et ongles une politique de libéralisation du marché agricole décriée par les producteurs laitiers (depuis avril, ceux-ci vendent leur lait à perte aux industriels de la filière). Ils ont été rejoints hier par Michel Barnier, ministre de l'Agriculture pour quelques jours encore, qui déclarait : «Je ne me résous pas à voir disparaître les quotas laitiers», scénario prévu par la Commission européenne à horizon 2015.
La commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, campe sur sa position : «Les quotas ne sont pas la raison pour laquelle les prix sont bas […]. C'est simplement une question de demande plus faible.» Et de démontrer : «En dépit de la hausse de ces quotas [+ 2 % en avril 2008, ndlr], la production dans l'UE a reculé de 0,5 % depuis un an.»
Un argument balayé par Nicolas Coudray, de l'Organisation française des producteurs de lait (OPL) : «Les quotas sont déjà trop élevés, c'est pour ça qu'ils ne sont plus atteints.» Et Dominique Barrau, secrétaire général de la