Ce n'est que 0,005 % mais c'est censé rapporter des milliards. La France a proposé hier d'instaurer une taxe mondiale de 0,005 % sur les transactions monétaires pour financer des projets de développement dans les pays pauvres. L'idée reste à affiner, a reconnu Bernard Kouchner lors de la réunion à Paris du Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement. «Il y a encore beaucoup de choix à faire, a souligné le ministre des Affaires étrangères. Tout le monde vous dira "non, ce n'est pas possible, c'est compliqué", mais je pense que cela se fera. Un jour, on ne pourra pas gagner de l'argent en profitant de la globalisation de la finance sans en donner un faible pourcentage pour le développement.»
Kouchner a précisé que Paris et ses partenaires allaient établir une proposition concrète «dans les mois qui viennent» et que ce système se ferait d'abord «sous forme volontaire». La France estime que cette taxe pourrait rapporter entre 30 et 60 milliards de dollars (de 21 à 43 milliards d'euros) par an. Loin d'être négligeable au regard des 119 milliards de dollars (85 milliards d'euros) d'aide publique au développement mobilisés en 2008. Depuis leur création il y a trois ans, 2 milliards d'euros ont été récoltés avec ces «financements innovants», dont la taxe «Chirac» sur les billets d'avion, affectée à la lutte contre les pandémies.
«On attendait depuis longtemps une taxation des transactions de change, réagit Maylis Labu