Le vin rosé est sauvé et sa recette préservée ! La Commission européenne a fait marche arrière, hier, en annonçant qu'elle renonçait à son projet d'autoriser le mélange de blanc et de rouge pour faire du rosé. Une «bonne nouvelle» que le ministre français de l'Agriculture, Michel Barnier, s'est empressé d'aller répandre sur les ondes d'Europe 1 et de France Inter, mais qui a pris tout le monde par surprise.
Le communiqué de presse de Bruxelles est tombé en fin de matinée. Il est clair et net : «Il n'y aura pas de changement dans les règles de production du vin rosé.» Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne chargée de l'Agriculture, a appelé son porte-parole la veille pour le mettre dans la confidence, mais elle s'est bien gardée de prévenir Michel Barnier ou les professionnels du secteur. Quand il apprend le virage à 180 degrés de Bruxelles, le président de la confédération européenne des vignerons indépendants, Xavier de Volontat, est déjà en route pour Paris. Il a rendez-vous à 17 heures au cabinet du ministre pour peaufiner les arguments destinés à convaincre la commissaire de changer son fusil d'épaule ! Finalement, ce sera pour fêter leur victoire…
Routine. Le lobbying des professionnels a fini par payer. Ce n'était pas gagné d'avance. Fin janvier, quand le comité de gestion des vins, qui réuni des experts des 27 Etats membres, vote à titre indicatif un projet de règlement destiné à actualiser les pratiques œnologiques autorisées