Depuis quelques jours dans l’Ouest, et depuis hier soir sur une trentaine de sites partout en France, les chariots de la colère s’amoncellent aux abords des plateformes d’approvisionnement de la grande distribution. A l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), les producteurs veulent frapper fort et dénoncer les marges réalisées par les grandes surfaces.
Promesse. «Elles peuvent aller jusqu'à 60 % sur le jambon ou le steak haché, 37 % sur un litre de lait UHT ou 36 % à 50 % sur un kilo de pommes», énumère Dominique Barrau, de la FNSEA. Faux procès, répond la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui jure faire preuve de transparence. «La marge brute s'élève en moyenne à 25 % pour fondre à 2 % en marge net», se défend, à Libération, Jérôme Bédier, président de la FCD.
Cette marge nette, le bénéfice, c'est ce qu'il reste au distributeur après rétribution du fournisseur, paiement du personnel, sans parler des frais de structures, de logistique et de conditionnement des produits : 2 % seulement ? «On est sur des moyennes anonymes, sur des indicateurs de synthèse, regrette Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA. Il faut mettre les gendarmes de la concurrence dans les rayons de la grande distribution, demander des factures et relever les marges abusives produit par produit.»
Un rôle - normalement - dévolu à l’Observatoire des prix et des marges,