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Interview

«Les sites industriels à risque seront moins contrôlés»

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Arnaud Gossement, porte-parole de France Nature Environnement, critique la création d'un nouveau régime d'installations classées.
publié le 16 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juin 2009 à 6h51)

Une ordonnance publiée vendredi au Journal officiel a créé un nouveau régime simplifié d'installations industrielles classées. Adopté dans le cadre du plan de relance, ce régime vise à accélérer les procédures. Une nouveauté «totalement contraire à l'esprit du Grenelle», dénonce Arnaud Gossement, juriste et porte-parole de la fédération France Nature Environnement.

C’est quoi une installation classée ?

Cela concerne en France 500 000 installations industrielles dont les activités présentent un risque pour la santé ou l'environnement. Ça va de l'usine chimique à la station-service en passant par les bâtiments agricoles comme les porcheries. Les plus dangereuses [on en compte 51 000, ndlr] sont soumises à autorisation préfectorale : il faut réaliser une étude d'impact, une enquête publique, ça dure un an à un an et demi et beaucoup d'industriels trouvent ça trop long. Les autres sont soumises à simple déclaration, une procédure qui prend entre trois et quatre mois.

Qui contrôle ces installations ?

Pour 500 000 installations classées et 300 000 sites pollués, il y a 1 200 inspecteurs. Il en faudrait au moins quatre fois plus ! Les installations les plus dangereuses ne sont contrôlées en moyenne que tous les dix ans, les autres quasiment pas. Seuls des bureaux d’études s’en chargent : c’est une privatisation du contrôle. Mais plutôt que de créer plus de postes d’inspecteurs, le gouvernement préfère diminuer le nombre d’installations à contrôler.

D’où vient ce troisième régime ?

L'idée date de 2006, et depuis on se bat comme des chiens contre cette réforme.