Intox. Grande vainqueure des européennes et nouvelle habituée des plateaux télé, Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, entend pousser son avantage. Le 14 juin, sur BFM TV, elle proposait ainsi d'en finir illico avec le nucléaire, avec cet argument : «On a quatre-vingt ans maximum de réserve en uranium devant nous, ce n'est absolument pas une solution durable».
Désintox. Le propos de Cécile Duflot est astucieux : il est simultanément vrai et faux, en fonction d'une précision qu'elle n'apporte pas et que pourtant elle connaît probablement, le nucléaire faisant partie des sujets favoris des Verts. La précision porte sur la technologie des réacteurs utilisés pour extraire l'énergie due à la fission des noyaux d'uranium. La presque totalité des réacteurs nucléaires actuellement en service dans le monde (environ 470) et produisant de l'électricité, fonctionne avec le principe physique dit des «neutrons lents». Les ingénieurs ont introduit dans ces réacteurs un matériau dit «modérateur» (l'hydrogène de l'eau la plupart du temps, mais aussi le carbone du graphite) qui «ralentit» la course des neutrons émis par les fissions afin de favoriser la réaction en chaîne. Il existe une autre technologie, dite «rapide» où l'on évite d'introduire de tels matériaux dans le réacteur. La différence en termes de durabilité de la technologie est radicale, c'est là que se situe l'astuce - et l'intox - de Duflot.
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