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Migrants, ces pions de la récession

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Travail . Selon l’OCDE, partout, le taux de chômage des immigrés explose.
publié le 1er juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er juillet 2009 à 6h52)

Ils sont la première variable d’ajustement de la crise. Les travailleurs immigrés paient cash l’explosion du chômage, assure un rapport de l’OCDE, club des 30 pays les plus riches. Ainsi, en Espagne, le taux de chômage des immigrés s’est envolé, au premier trimestre 2009, à 27,1 % contre 15,2 % pour les travailleurs locaux. En France, il atteint 14 % contre 8,2 % pour les «nationaux». Aux Etats-Unis, les visas de travail temporaire ont plongé de 16 % en 2008.

Pourquoi un tel reflux ? «Les immigrés sont sureprésentés dans des secteurs où l'emploi est le plus sensible aux chocs conjoncturels, comme le BTP ou la restauration ; ils ont en moyenne des contrats de travail moins protecteurs - intérim, temps partiels, CDD -; ils sont aussi exposés à des licenciements sélectifs», résume Jean-Christophe Dumont, expert des flux migratoires à l'OCDE. Autrement dit, voilà un robinet qu'on ouvre en croissance, ou qu'on ferme vite, en cas de crise de travail.

Pourtant, «il faut garder la porte ouverte aux travailleurs immigrés pour répondre aux besoins de main-d'œuvre à long terme», prévient l'OCDE. «Or, c'est l'inverse évidemment qui se produit, regrette Jean-Philippe Chauzy, de l'OIM (Organisation internationale pour les migrations). On assiste plutôt à une montée spectaculaire de relents de xénophobie, en Espagne, en Irlande ou en Grande-Bretagne.» Déjà sévères, les politiques migratoires vont se radicaliser encore plus, s'inquiète l'OCDE. Alors que, no