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Libération

Des glaciers artificiels contre le réchauffement

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Inde . Un ingénieur crée des retenues d’eau gelée pour l’irrigation.
publié le 21 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 21 juillet 2009 à 6h52)

Chewwang Norphel tient du Don Quichotte du changement climatique. Depuis plus de vingt ans, ce petit homme discret, 74 ans, construit des «glaciers artificiels» pour tenter de remédier au manque d'eau dans les montagnes de sa région natale, le Ladakh, dans le nord de l'Inde. «Quand j'étais gamin, il suffisait de lever la tête pour apercevoir un glacier, il y en avait quasiment sur chaque sommet, se souvient-il, ému. Mais maintenant, on ne les voit presque plus. Soit ils ont carrément disparu, soit ils ont tant reculé qu'ils se trouvent à plus de 6 000 mètres d'altitude.» Une catastrophe pour les habitants.

Dans cette région himalayenne pratiquement dépourvue de nappes phréatiques, les glaciers font office de châteaux d'eau. Ici, en effet, les précipitations (hors chutes de neige) ne dépassent que rarement les 50 mm par an. «Au Ladakh, 80 % des agriculteurs dépendent directement des glaciers et de la fonte des neiges pour l'irrigation, explique Jigmet Takpa, directeur de l'Agence du Ladakh pour le développement des énergies renouvelables et grand spécialiste de l'environnement ladakhi. Chaque village se situe donc en dessous d'un glacier car c'est le seul moyen de pouvoir irriguer au moment des semences. Mais, avec le réchauffement, tous les glaciers reculent depuis plusieurs décennies. Résultat : ils sont aujourd'hui si hauts qu'ils ne fondent qu'en juin-juillet, alors que les semences ont lieu en avril.»

Edifices.