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Interview

Michel Rocard «La contribution climat ne doit pas être une taxe supplémentaire»

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«Libération» a rencontré Michel Rocard, qui doit remettre le 31 juillet le résultat de ses travaux sur la taxation du CO2.
publié le 23 juillet 2009 à 6h52

Michel Rocard est président de la conférence d'experts sur la contribution climat-énergie qui vise à taxer le CO2 pour tenter de répondre à l'urgence climatique. Et doit remettre ses recommandations au gouvernement vendredi 31 juillet. Entretien.

Quel périmètre va couvrir la taxe carbone ?

La totalité des activités productrices de gaz à effet de serre. Sauf celles qui sont sur le marché européen des permis à polluer issue du protocole de Kyoto. La contribution climat-énergie va donc couvrir les 60 % restant.

Recommandez-vous la taxation de l’énergie nucléaire ?

Rien n'est tranché. Ceux qui produisent de l'électricité en France à partir de charbon, de fioul ou de gaz, sont déjà soumis aux quotas. Au-delà, nous avons deux autres sources de production, l'hydraulique et le nucléaire. En termes d'émissions de CO2, le nucléaire est un plus par rapport aux énergies fossiles. Nous pourrions donc décider de ne rien faire. Mais le nucléaire ne fournit que la base de la consommation. Dès qu'il faut faire face à une pointe, nous recourons à des énergies fossiles, comme le gaz ou le charbon. Si la taxe entrait en vigueur telle quelle, les ménages éviteraient le chauffage au gaz ou au fioul pour se reporter sur le chauffage électrique. Ce faisant, nous aggraverions les pointes de consommation et le recours aux énergies fossiles.

Sur quel critère vous êtes-vous basés pour fixer à 32 euros la tonne de CO2 en 2010, et à 10