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Libération
Interview

«Les algues vertes en décomposition fabriquent un gaz très toxique»

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Après la mort la semaine dernière d’un cheval sur une plage bretonne, Alain Menesguen, directeur de recherche à l’Ifremer, explique ce phénomène des marées vertes.

En septembre 2002 sur la plage de Hillion, dans la baie de Saint-Brieuc. (AFP)
Publié le 04/08/2009 à 18h03, mis à jour le 04/08/2009 à 18h05

La mort brutale d’un cheval la semaine dernière sur une plage bretonne a relancé les inquiétudes sur les algues vertes qui prolifèrent sur le littoral. Alain Menesguen, directeur de recherche à l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) suit ce phénomène des marées vertes depuis vingt ans (1). Expliquez-nous ce que sont ces algues vertes...

C’est un type d’algue très primitif et coriace qui se développe dans l’eau de mer, dans les zones peu profondes (elles ont besoin de lumière), et de préférence dans les milieux confinés comme les lagunes. On les appelle plus communément les laitues de mer.

Le plus gros phénomène de marée verte jamais observé, c'était à Venise, il y a une dizaine d'années: 500.000 tonnes d'algues amassées! Depuis quand en trouve-t-on en Bretagne?

Je dirai depuis une bonne trentaine d’années. En Bretagne, on l'appelle ulva armoricana (le nom d’espèce).

Elles prolifèrent à cause de l’activité des agriculteurs qui leur apportent l’azote dont elles ont besoin pour se développer. La fertilisation excessive de tous les terrains agricoles génèrent de l’azote. Du coup quand il pleut, cet azote atterrit dans les petites rivières qui se jettent ensuite dans la mer et font le bonheur des algues.

Pour vous donner une idée, il y a cinquante ans, on trouvait dans nos rivières 3 milligrammes de nitra