Le 7 juin 2009 revêt pour l’écologie politique une double signification. D’une part, il annonce la fin de trois cycles : celui du projet, de l’organisation et des alliances ; d’autre part, il appelle à une nécessaire métamorphose.
Le premier cycle - celui du projet - initié en 1974 par René Dumont, correspondait à l’inscription de l’écologie dans l’agenda culturel et idéologique.
Désormais, l’écologie est incontournable, pour le meilleur et pour le pire, elle s’accommode à toutes les sauces, même les moins «vertes», et balise le paysage intellectuel. Toutefois l’écologie n’est pas univoque et la confrontation des idées sur le projet sera lourde de conséquence. Elle se jouera entre une transformation radicale de la société, de ses modes de productions et de consommation, de ses structures comme de son imaginaire et une «croissance verte», autrement dit une «écologie productive». Cet avatar du capitalisme traduit l’ultime soubresaut d’un modèle de civilisations productivistes tenant la croissance pour horizon indépassable. Elles éludent les problématiques vitales de la finitude des ressources naturelles, de la crise climatique, de l’extinction des espèces, des inégalités Nord Sud, de l’ébranlement des valeurs de solidarité collective, en gardant tel quel un système fondé sur la seule recherche du profit pour le profit. Loin de nous satisfaire d’un keynésianisme vert, nous devons refonder le modèle même du «développement» humain et redonner un sens au Progrès.
Ainsi, considérons-n