La rentrée gouvernementale sera verte. Verte comme les algues qui souillent les côtes bretonnes. Verte comme le parti plébiscité par les Français en juin aux élections européennes (lire pages 2 à 4). A peine rentré de Toscane, François Fillon débarque ce matin à Saint-Michel-en-Grève (Côtes- d'Armor), sur la plage où le gaz des algues en décomposition a vraisemblablement provoqué, fin juillet, la mort brutale d'un cheval et la perte de connaissance de son cavalier (Libération de vendredi).
Silence. Alors que son retour à Matignon n'était prévu que lundi, le Premier ministre a choisi d'anticiper. Et, pour démontrer l'importance du sujet, il déplace avec lui trois ministres : Bruno Le Maire (Agriculture), Roselyne Bachelot (Santé) et Chantal Jouanno (Ecologie). Il est vrai qu'élus et associations bretonnes, confrontés aux algues vertes depuis des décennies, s'indignaient ces derniers jours du silence du gouvernement sur ce dossier, devenu un enjeu de santé publique. Le 9 août, des centaines de manifestants, dont une dizaine d'élus, étaient venus soutenir le maire de Saint-Michel-en-Grève et réclamer «enfin des mesures» contre les algues.
Programmée le jour de l'ouverture des Journées d'été d'Europe Ecologie, cette initiative montre, précise Matignon, que le gouvernement ne renonce pas à «donner la priorité au développement durable». C'était d'ailleurs, note la même source, le thème de son dernier déplacement de juillet : entr