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Chaleur et tremblements sur la banquise

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La lutte des Glaces. Pendant deux semaines, Libération s’installe en Arctique.
publié le 26 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 26 août 2009 à 6h52)

Tasiilaq est un repère de scientifiques. On y trouve ceux qui vont approcher au plus près des glaciers grâce à la logistique mise à leur disposition par Greenpeace. Mais on côtoie aussi ceux qui prennent chaque été le pouls des glaciers environnants. C'est le cas de Meredith Nettles et de son équipe qui travaillent au laboratoire d'observation Lamont Doherty de l'université Columbia (New York). Au Groenland, leurs recherches portent sur les réponses des glaciers aux modifications de températures de l'air ambiant et de l'eau, mais aussi sur l'impact du mouvement des plaques de glace sur la Terre elle-même. «Nous avons découvert une nouvelle forme de tremblements de terre qui mériteraient une nouvelle classification, assure Meredith Nettles. Ces séismes, d'une magnitude moyenne de 5 sur l'échelle de Richter, seraient provoqués par les mouvements brutaux des glaciers.»

Si le Groenland est recouvert par une mer de glace de plusieurs centaines de millions de mètres cubes, les glaciers en sont les rivières qui se déversent aux embouchures des fjords. Ils avancent, inexorablement, pour mieux larguer leurs icebergs-glaçons dans l'eau salée. Lorsque des plaques de glace glissent brutalement sur la terre groenlandaise, par frottement, elles provoquent un chamboulement terrestre. «Nous avons constaté près de 200 tremblements de terre en une quinzaine d'années. En 2005, il y en a eu deux fois plus qu'avant l'an 2000. Or, ces tremblements de terre surviennent toujours lors de