Ils visaient Nicolas Sarkozy, ils ont pour l’instant surtout réussi à agacer Michel Rocard. L’ancien Premier ministre, qui a présidé en juillet la réunion d’experts sur la «contribution climat énergie» (CCE) a jugé hier«prématurées» les attaques de certains dirigeants socialistes sur la taxe carbone, le week-end dernier lors de l’université d’été de La Rochelle. «L’annonce d’une nouvelle charge fiscale fait peur à tout le monde, c’est normal, a confié Rocard à l’AFP. […] On gueule avant de savoir comment le gouvernement va présenter l’ours.»Comme si une certaine mauvaise foi tactique, à quelques mois des régionales, l’emportait sur le débat de fond.
Lance-flammes. C'est Ségolène Royal qui a allumé la mèche dès vendredi : «Je dis solennellement devant vous que l'écotaxe, ce nouvel impôt que nous annonce le Premier ministre, est un impôt absurde, un impôt injuste.» Un point de vue au lance-flammes jugé«ridicule» et «aberrant» par Daniel Cohn-Bendit. D'autant qu'en juillet, le Parti socialiste était bien plus nuancé, se disant «favorable au principe» de la CCE, sous réserve qu'elle soit «socialement juste et redistributive».
Depuis cette sortie, les ténors du PS tentent de préciser la pensée socialiste sur la question, afin de ne pas se couper des Verts. Où il ressort que le PS n’a rien contre la fiscalité écologique, bien au contraire, mais pas telle que la conçoit le gouvernement. «Nous sommes en accord total non seulement avec les Verts mais avec tous les part