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Libération

A la Réunion, la mouche bleue, bête noire des apiculteurs

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La «Cibdela Janthina», importée pour éliminer une plante, nuit aux abeilles.
publié le 18 septembre 2009 à 0h00

Les savants du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) ont-ils joué aux «apprentis-sorciers» à la Réunion ? Sont-ils responsables d'une «catastrophe écologique», comme le dénoncent d'une même voix les apiculteurs de l'île, le conseil régional et la presse locale ? La cause de ce bourdonnement assourdissant est un insecte de l'ordre des guêpes, dépourvu de dard, appelé mouche bleue. Le Cirad a lâché, début 2008, 400 de ces Cibdela Janthina dans la nature, des tenthrèdes ramenées dans des colis hermétiques de l'île de Sumatra, en Indonésie. Quelle mouche a piqué les chercheurs du Cirad ?

La Réunion abrite plus de 200 plantes endémiques qui n'existent nulle part ailleurs au monde. Un réservoir exceptionnel de biodiversité, menacé par les pestes végétales, des espèces introduites par l'homme qui prolifèrent, comme la vigne marronne. Cette ronce envahissante est une plaie pour les randonneurs, les agriculteurs, les forestiers. Mais pas en Indonésie, où le Rubus Alceifolius se fait croquer par les larves… de la mouche bleue.

Phytotron. A Montpellier puis à Saint-Pierre, dans le sud de l'île, le Cirad a alors étudié la Cibdela, élevée dans un phytotron étanche. Objectif : vérifier que ses larves n'allaient pas dévorer d'autres plantes. Après quatre ans de recherche, le préfet autorise la lutte biologique.

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