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Les abeilles dans le cirage

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A Apimondia, au congrès mondial de l’apiculture, les menaces sur l’insecte polarisent les débats.
Une abeille sur une fleur. (© AFP Manan Vatsyayana)
publié le 18 septembre 2009 à 0h00

Ça bourdonne, ça butine, ça buzze un max. Apimondia, quarante et unième congrès mondial sur l'abeille, est une ruche humaine. Jusque samedi, Apimondia, ouvert au grand public, rassemble à Montpellier scientifiques, apiculteurs et exposants professionnels autour d'une inquiétude : l'abeille domestique Apis Mellifera est-elle en danger ? En Europe, Apimondia annonce 30 % de pertes cette année (sur 13,6 millions de colonies), contre 5 % auparavant. Mais il n'y a aucune donnée officielle. Comme les apiculteurs reconstituent chaque fois leurs colonies, bien malin qui peut sortir un chiffre fiable.

Même incertitude sur les causes. Chaque pays privilégie sa thèse. En France, on incrimine les pesticides (Gaucho, Regent, Cruise). Mais les causes sont multiples, de l'acarien Varroa Destructor au microchampignon parasitaire Nosema, en passant par le frelon asiatique Vespa Velutina, qui gobe les abeilles. Et d'abord, l'homme : «Nous sommes tous responsables», assure Gilles Ratia, président du congrès. Qui incrimine les travers des humains : pollution hertzienne, dégradation de la biodiversité, pollution de l'eau, cultures OGM. Et les erreurs des apiculteurs : surnourrissement des colonies, transhumances répétées, accumulation de traitement antivarroa. L'abeille, insecte vieux de plus de 60 millions d'années, est aujourd'hui plus à l'aise en ville (moins de pesticides, plus de fleurs à butiner) qu'à la campagne. Un comble. «L'abeille est un