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Libération
Reportage

Voyage au pays des glaciers qui gouttent

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Des scientifiques étudient les impacts du climat au Groenland.
publié le 19 septembre 2009 à 0h00

Les altérations du climat ne cessent de grignoter le Groenland, ce continent glacé qui équivaut à quatre fois la France avec ses 2,2 millions de km2. Depuis juin, durant trois mois, plusieurs équipes scientifiques américaines ont embarqué à tour de rôle à bord de l'Arctic Sunrise, un brise-glace appartenant à l'organisation écologique Greenpeace. Entre l'ONG et les chercheurs, le deal est clair : la première bénéficie de la primeur des travaux de ces glaciologues, océanographes et climatologues ; les seconds profitent d'une logistique hors pair (bateau, hélicoptère…) permettant d'approcher au plus près les géants d'eau glacée. Libération a vécu dix jours avec eux, à l'avant-poste du réchauffement.

Canari blanc. L'observation de cette terre est vitale pour comprendre ce qui nous attend. Recouvert d'une gigantesque calotte polaire, riche de plus de 5 milliards de tonnes de glace, le Groenland est une des plus grandes réserves d'eau douce du monde. Spécialiste des glaces à la Nasa, Jay Zwally a coutume de dire que «le Groenland est au réchauffement ce que le canari est à la mine : un indicateur vital». Lorsque le canari chante, tout va bien, lorsqu'il meurt, il est temps de s'extraire de la mine. Ici, le signal de l'urgence est silencieux, et plus effrayant encore. C'est qu'en matière de climat, il n'existe aucune mine d'où s'échapper.

Depuis plusieurs années, la calotte polaire et les glaciers fondent plus vite que prévu.