Les automobilistes paieront-ils un jour pour descendre les Champs-Elysées ? On n'en est pas encore là mais l'idée du péage urbain progresse en France. Le Sénat a adopté hier soir un amendement à la loi Grenelle 2 qui permet de tester ce système (impossible jusqu'ici) «à titre expérimental», dans les agglomérations de plus de 300 000 habitants, soit une dizaine en France. Un amendement prudent, sous conditions, basé sur le volontariat des collectivités, qui n'est, selon son auteur, qu'une «première étape».
Pourquoi aujourd’hui ?
«Il appartiendra [aux collectivités locales] de librement décider de la possibilité de créer des péages urbains.» A l'automne 2007, dans l'euphorie du Grenelle de l'environnement, Nicolas Sarkozy était prêt à tenter l'expérience. Inscrite dans l'avant-projet de loi Grenelle 2, l'idée avait disparu dans la version définitive. Avant de revenir par la grâce d'un amendement du sénateur UMP Louis Nègre. «Les mentalités évoluent fortement», décrypte ce dernier.
A quoi ça sert ?
«Si toute l'Europe s'y met, il doit y avoir une raison», juge Louis Nègre qui a fait cet été la tournée des métropoles ayant mis en place un tel système (voir infographie). Mi-source de revenu, mi-outil politique… le tout est de bien choisir ses priorités. «Historiquement, rappelle le Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (1), les péages ont ét