Le président brésilien Lula s’y était engagé devant la commission européenne en 2007 : l’expansion de la canne à sucre, matière première de l’éthanol, carburant dont le Brésil est le plus grand exportateur, ne menacera ni les écosystèmes ni la sécurité alimentaire. Le zonage promis vient d’être lancé. La culture de la canne et l’implantation d’usines d’éthanol seront désormais interdites en Amazonie, dans la plaine du Pantanal et le bassin du Haut-Paraguay, où près de la moitié de la savane a déjà disparu pour l’agriculture.
Le ban vise aussi les autres régions où la couverture végétale est encore intacte, mais pas les neuf usines en place dans la forêt amazonienne et le Pantanal. Ne sont déclarés «éligibles» pour la culture de la canne «que» 64,7 millions d'hectares (7,5 % du territoire national), soit huit fois plus d'espace qu'elle n'en occupe aujourd'hui. Les brûlis très polluants pratiqués pour faciliter la récolte manuelle seront progressivement abolis. «Avec ces nouvelles règles [qui doivent encore être approuvées par le Congrès, ndlr], notre éthanol sera 100% écologique», se félicite le ministre de l'Environnement, Carlos Minc. L'homme ne s'en cache pas, il s'agit bien d'éviter un boycott du carburant «vert» sur le marché international, à commencer par l'UE.
Pas gagné, pourtant. «Ce zonage, c'est du marketing», assène Jean-Marc von der Weid, consultant de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Il