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Libération

En appel, l’«Erika» fait trembler les mers

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En reposant la question de la responsabilité de Total en tant qu’affréteur du pétrolier naufragé en 1999, le procès qui s’ouvre aujourd’hui pourrait bouleverser le droit maritime.
Vue aérienne de la partie arrière du pétrolier maltais "Erika", avant qu'il ne sombre, le 13 décembre 1999. (© AFP photo AFP)
publié le 5 octobre 2009 à 0h00

On prend les mêmes et on recommence ? Ce matin, s'ouvre à Paris le procès en appel du naufrage de l'Erika, le pétrolier qui avait causé il y a dix ans l'une des pires marées noires ayant souillé le littoral français. Le vieux navire s'était brisé en deux au large de la Bretagne avant de sombrer, tuant des dizaines de milliers d'oiseaux et ravageant faune et flore marines. Des milliers de bénévoles avaient écumé les plages, pistant les galettes de fioul crachées par le pétrolier.

A l’issue du gigantesque procès qui s’est tenu à Paris, de février à juin 2007, le tribunal correctionnel a, en janvier 2008, condamné Total SA, la société de classification italienne Rina, l’armateur italien Giuseppe Savarese et le gestionnaire Antonio Pollara aux amendes maximales pour pollution maritime : 375 000 euros pour les personnes morales, 75 000 euros pour les personnes physiques. Ils ont aussi été condamnés à verser solidairement 192 millions d’euros de dommages et intérêts aux parties civiles (1).

Image. Pourquoi Total, première société française et troisième groupe pétrolier européen par la capitalisation boursière, a-t-il choisi de rouvrir le dossier en faisant appel, au risque d'entacher encore son image ? «L'enjeu est juridique, explique Yves-Marie Dallibard, responsable de la communication du pétrolier. Ce n'est pas une question d'argent. De 2000 à 2003, Total a engagé spontanément 200 millions d'euros pour le nettoyage des plages, le pompage du