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Emigrés : dur retour en Colombie

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Bogotá est débordé par l’afflux d’émigrés rentrant au pays après avoir perdu leur emploi. Alors que le Pnud rendait hier son rapport annuel qu’il consacre justement aux migrants.
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

C'est un matin d'août dernier que les autorités du Risaralda, un département du centre montagneux de la Colombie, ont vraiment réalisé ce qui les attendait. Devant les bureaux du gouverneur se sont allongées, toute la journée, des files de migrants venus réclamer une aide. Les fonctionnaires et les membres d'une association, la fondation Esperanza, avaient lancé sur une radio locale un appel aux habitants qui, rentrés volontairement ou non de l'Union européenne lors des six derniers mois, se trouvaient dans le besoin. «Nous avions de l'aide pour 30 personnes, il en est venu dix fois plus», raconte Ivone Pineda, d'Esperanza.

Depuis, autorités et associations craignent une avalanche, provoquée par le «protectionnisme anti-immigrants» dénoncé par le Pnud (programme des Nations unies pour le développement), dans son rapport annuel publié hier. «2010 va être l'année du retour, avance Pineda. Il est de plus en plus difficile de rester dans le pays d'accueil, à cause de la crise économique et du durcissement des lois qu'elle entraîne souvent.» Les 4 millions de Colombiens qui vivent à l'étranger sont particulièrement exposés : ils se trouvent dans un cas sur deux en Espagne ou aux États-Unis, soit deux des pays développés où le chômage a le plus progressé. En 2008, le nombre de retours définitifs au pays a déjà fait un bond de 137%. «Rien qu'en Espagne, il doit y avoir 130 000 habitants du Risaralda qui se préparent à rentrer», appréhende