Menu
Libération
A la barre

Procès de l’«Erika» : «Avec Total, on n’est pas passé loin de la charité !»

Article réservé aux abonnés
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

«Nous ne sommes pas les pauvres de Total, nous figurons parmi les victimes !» Me Alexandre Varaut s'en étrangle. L'avocat du conseil général de Vendée et d'une dizaine de communes n'a pas goûté l'attitude de Total, hier, au premier jour du procès en appel de la catastrophe de l'Erika (Libération d'hier). Ce pétrolier qui, en 1999, s'était brisé au large de la Bretagne, provoquant une gigantesque marée noire. «Total évoque sa solidarité, on n'est probablement pas passé loin de la charité ! Mais ce que nous avons reçu, ce sont des indemnités correspondant au jugement de première instance !»

La transaction financière proposée par la firme pétrolière au lendemain du premier jugement a été au cœur d’une partie des discussions hier. En janvier 2008, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné au pénal Total SA à l’amende maximale pour pollution maritime (375 000 euros). Condamné aussi à verser, solidairement avec la société de classification italienne Rina, l’armateur italien Giuseppe Savarese et le gestionnaire du navire, Antonio Pollara, 192 millions d’euros d’indemnités aux parties civiles (associations, collectivités, Etat…).

Total avait alors décidé de faire appel, contestant «la faute d'imprudence» qui lui était reprochée pour avoir affrété un vieux pétrolier pourri. Mais la firme avait aussi proposé aux parties civiles de leur verser immédiatement leurs indemnités. «Par solidarité», a soutenu hier son avoc