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Les albatros trahis par la vidéosurveillance

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Des mini-caméras embarquées sur des albatros révèlent leur interaction avec les orques pour trouver leur nourriture.
par YANN LIBESSART
publié le 7 octobre 2009 à 15h36
(mis à jour le 7 octobre 2009 à 15h38)

Baudelaire l'avait écrit: «Ses ailes de géant l'empêchent de marcher». Mais pas de faire son marché. Grâce à des caméras fixées sur le dos d'albatros à sourcils noirs (Thalassarche melanophrys), des scientifiques japonais de l'Institut national de recherche polaire de Tokyo ont montré que les oiseaux géants maraudaient dans le sillage des orques pour grapiller leur pitance.

Un mystère résolu

En équipant les immenses planeurs de balises Argos, les ornithologues savaient déjà reconstituer leurs trajets océaniques sur des distances colossales, plusieurs milliers de kilomètres. Restait à comprendre comment ils répéraient leurs proies en plein milieu des flots déchaînés et surtout, d'élucider le mystère de la présence d'espèces de poisssons vivant en eaux profondes, hors d'accès des oiseaux plongeurs, dans leur régime.

«Les albatros sont incapables de plongées profondes. Les restes laissés par les orques ou les bancs de poissons qu'ils ramènent vers la surface, peuvent constituer une bonne source de nourriture» a commenté le professeur Akinori Takahashi.

A l'économie

Cette stratégie alimentaire, dont la généralisation demeure à confirmer, présenterait deux avantages: économiser de l'énergie et aller vite. Car le temps est compté. L'albatros n'a que peu de jours pour ramener de quoi becqueter à son unique rejeton resté au nid, au risque de le faire dépérir.

Les expériences ont été menées sur une colonie de Bird Island, un des ilôts de l'archipel britannique de Géorgie du Sud, au coeur des