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«Il est plus urgent de protéger»

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François Letourneux, de l’Union pour la conservation de la nature :
publié le 8 octobre 2009 à 0h00

Président du comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et auteur de Oui ou non, voulons-nous protéger la nature ? (1), François Letourneux estime qu'il y a d'autres priorités que les inventaires globaux.

«C’est une bonne idée d’étudier les insectes, plantes ou lichens dans un parc comme le Mercantour, c’est-à-dire une zone qui dispose d’une infrastructure adaptée, avec ses agents et son conseil scientifique. Néanmoins, je ne suis pas sûr que connaître tout le vivant dans un site protégé nous aidera à agir là où c’est le plus urgent.

«Depuis trente ans, ce parc national, créé en 1979, fait l’objet d’une protection attentive. La biodiversité y est remarquable, ce que devrait confirmer l’inventaire. Mais du coup, cela ne laisse espérer qu’une marge de progression faible : sur ce territoire, on ne pourra améliorer que peu la protection de la faune et de la flore.

«Les faits les plus préoccupants en France se situent ailleurs que dans les aires protégées : dans les zones d’expansion urbaine ou dans les terres dégradées par une agriculture intensive. En fait, il me semble plus urgent de protéger tout de suite ! Bien sûr qu’on protégerait avec plus d’efficacité si on connaissait tout. Mais cela demanderait beaucoup de temps. Il est plus urgent d’étudier les mécanismes en cause dans la destruction des écosystèmes ou des espèces et d’y remédier sans attendre.

«Néanmoins, il est certain que le déficit de connaissances nuit à la sauvegarde