Mercredi, c'était «quelle place pour l'incinération dans l'agglomération ?» Mardi prochain, «la méthanisation est-elle une solution d'avenir ?» Depuis le 22 septembre, les réunions se multiplient à Paris et en banlieue, pour discuter de l'avenir du plus gros incinérateur de France, installé à Ivry depuis quarante ans et qui n'en a plus «que» pour dix ans à vivre. Pour la première fois, un débat public se penchera sur le traitement des déchets. Soit 2,5 millions de tonnes qui atterrissent dans les diverses poubelles de 5,5 millions d'habitants. Retour sur des problématiques qui agitent la capitale depuis le Moyen Age, avec Barbara Prost, doctorante à Paris-I, qui prépare une thèse en histoire sociale sur «la Propreté des espaces publics dans la seconde moitié du XXe siècle».
Quand la question de la propreté de l’espace public apparaît-elle ?
Elle existe depuis presque toujours en milieu urbain, songeons aux égouts de Rome dans l'Antiquité. Mais si on parle d'une véritable politique d'urbanisme, cela apparaît en France à la fin du XIXe siècle, sous Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870.
Il n’y avait pas de politique publique jusque-là ?
Certaines mesures ont été prises dès le Moyen Age. Par exemple, après la grande peste de 1348, une ordonnance royale instaure l'obligation pour les habitants de balayer devant leur porte et d'apporter leurs ordures dans des voiries, c'est-à-dire dans des décharges. Il faut désencombrer. De plus, Paris est sale. L'historien Alain Corbin parle du Paris de l'époque moderne comme le «centre de la puanteur». Cela