Ouille ! Et ouille ! s’écria dame Lune, vendredi à 13 h 32 et 13 h 38. Il faut dire que les astronavigateurs de la Nasa n’y sont pas allés avec douceur. 13 h 32, pan ! Un obus d’un nouveau genre, l’étage Centaur d’une fusée Atlas Centaur s’enfonce dans le sol lunaire, précisément au creux du cratère Cabeus, au pôle sud de l’astre. Avec 2,3 tonnes, filant à 9 000 km/h et une trajectoire venant du zénith, presque verticale, il avait de quoi, espéraient ingénieurs et planétologues, creuser un trou de 20 mètres de diamètre et éjecter 350 tonnes de matériaux lunaires en un immense panache. Une sorte de suppositoire géant…
A peine remise de ses émotions, six minutes plus tard, re-pan ! Un peu moins fort, tout de même. La sonde lunaire LCROSS, qui pèse un peu moins d’une tonne, venait elle aussi s’écraser au fond de Cabeus. Logique : pour voir de près les dégâts provoqués par le Centaur, il fallait le suivre. Et LCROSS ne disposait d’aucun moyen de se sortir de cette trajectoire suicidaire. Quant à la Lune, cela revenait, après s’être pris une camionnette dans les fesses, à recevoir illico une petite voiture. Mais à quoi s’amuse-t-on à la Nasa ? Le but du jeu n’a rien de secret ni de compliqué. Les planétologues, mais surtout les ingénieurs… et les astronautes, veulent absolument savoir si la Lune ne cache pas d’eau - gelée, bien sûr - dans ses entrailles.
Propagandiste. Vendredi, quelques heures après l'opération, le succès technologique était évident. Les ingénieur