«Rien à voir avec une subvention à Total.» Hier midi, à l'occasion d'une visite à l'Institut français du pétrole sur le thème de la recherche dans les carburants alternatifs, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a tenté de désamorcer la polémique qui monte sur BioTFuel, un programme de développement de biodiesel de «deuxième génération». Un projet de 113 millions d'euros, dont 33 d'aides publiques, versées par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Total accueillera un des deux pilotes sur un de ses sites. Selon un document dont Libération a eu connaissance, le groupe participera à hauteur d'environ 28 millions d'euros… avant d'en récupérer 7 millions sous forme d'aides. Un montage qui a fait s'étrangler France Nature Environnement (FNE), qui siège au conseil d'administration de l'Ademe et a refusé, le 7 octobre, d'avaliser cette décision : «Il n'est pas acceptable que l'Etat accorde des millions d'euros à une société bénéficiaire», s'indigne FNE, qui réclame l'abandon du projet. «Que le groupe investisse pour passer à l'ère du post-pétrole, c'est plutôt bien», tempère Jouanno. Contacté par Libération, le groupe pétrolier, qui a confirmé par communiqué son intérêt pour le projet, évoquait hier un «accord de confidentialité» pour ne pas entrer dans les détails et préciser les sommes en jeu.

«Incertitude». Depuis qu'il a été dévoilé par les Echos, jeudi de