«Si vous voulez absolument me crucifier, monsieur le président, dites-le moi !» Heureusement que le Sicilien Antonio Pollara, responsable de la société Panship, gestionnaire de l'Erika, est là. Sans lui, cette deuxième semaine du procès en appel du naufrage du pétrolier aurait manqué de piquant. D'abord parce qu'on est revenu sur des épisodes largement décortiqués durant le procès en première instance, en 2007, et que les prévenus sont si bien rodés qu'ils semblent répéter des répliques. Chacun (armateur, gestionnaire, organisme de classification et firme pétrolière), condamné en première instance pour pollution et mise en danger de la vie d'autrui, campe logiquement sur ses positions, et cherche à dégager sa responsabilité. Ensuite parce qu'ils ont parfois transformé l'audience en cours de droit.
Ainsi la société italienne de classification Rina a cité comme experts deux professeurs de droit. Objectif : montrer que l’entreprise doit bénéficier de l’immunité de juridiction,au regard du fait que le pétrolier battait pavillon maltais. Ensuite, assurer que la loi française de 1983 sur la répression de la pollution par les hydrocarbures viole la convention internationale Marpol. Selon ces experts, et selon les avocats de Rina et de Total, Marpol ne permet d’incriminer, en cas de pollution, que les propriétaires et les capitaines des navires concernés. Rina et Total ne peuvent donc être considérés comme responsables.
Pour les avocats des parties civiles, la manœuv