Aujourd'hui, la FNSEA compte ses troupes. Le premier syndicat agricole ressort ses tracteurs pour défiler dans toute la France et espère réunir au moins 40 000 agriculteurs pour «interpeller haut et fort le Président» et réclamer un plan de soutien global. Au-delà d'une revendication qui a presque déjà abouti - Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, défend aussi un «plan global» et a annoncé hier le versement anticipé de 70 % des aides européennes directes (plus de 4,7 milliards d'euros) -, cette démonstration vise à resserrer les rangs. L'année a été rude pour la FNSEA. En mars, le «bilan de santé de la PAC» a déclenché un vif conflit interne avec les céréaliers. Cet été, alors que la FNSEA refusait de soutenir la grève du lait, on a vu des adhérents déchirer leur carte.
A l'image de Jean-Philippe Rousseleau, producteur laitier de Loire-Atlantique, qui a mis fin à douze années de FNSEA début 2009 et dresse un portrait au vitriol : «La FNSEA n'est plus en mesure de me défendre. Leurs moyens de pression sont devenus nuls. Demander de l'argent et des subventions, c'est à peu près leur seule revendication.»
Il s'est engagé à l'Association des producteurs de laits indépendant (Apli), créée en décembre 2008 en réaction aux positions de la FNSEA : «Nous sommes 10 000 adhérents et au moins la moitié est syndiquée à la FNSEA, jauge son président Pascal Massol. La FNSEA n'a pas voulu s'occuper du lait, on l'a fait à leur place. Ils sont responsables d