Dix jours après avoir pénétré dans une raffinerie de Total, près du Havre, pour déployer des banderoles dénonçant la «responsabilité» de l'entreprise dans le changement climatique, les militants de Greenpeace comptent investir samedi des stations-service du groupe pétrolier dans onze villes de France (1) pour condamner sa présence sur les champs de sables bitumineux de l'Alberta (nord-ouest canadien). Une opération qui s'inscrit dans sa campagne de sensibilisation sur les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre à moins de deux mois de la conférence fatidique de Copenhague, censée lancer l'après-Kyoto.
Pourquoi se focaliser sur les sables bitumineux ? Parce que, comme le dit l'ONG, «exploiter les sables bitumineux est la façon la plus chère, la plus sale et la plus énergivore de produire du pétrole». Cet or noir-là se caractérise avant tout par sa mauvaise qualité, «un bitume très visqueux et lourd, aggloméré avec du sable ou du schiste» et dont les champs sont exploités en surface dans des mines à ciel ouvert. «Pour produire un baril de pétrole, il faut deux tonnes de sables bitumineux, plus de cinq barils d'eau et l'équivalent en gaz naturel de la consommation d'un foyer pendant une journée et demi. En bref, la production d'un baril de sables bitumineux est trois à cinq fois plus émettrice en gaz à effet de serre qu'un baril de pétrole conventionnel», note l'ONG.
Les plus gros exploitants actuels sont canadiens (Suncor et Syncrude qui e