Le réchauffement climatique est devenu une urgence écologique dans presque toutes les têtes. Et c’est probablement au Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qu’on le doit. Créé en 1988 sous l’égide des Nations unies, ce panel a permis à la communauté scientifique d’aboutir, quinze ans plus tard, à un consensus, de parler d’une seule voix pour catalyser l’action des gouvernements et sensibiliser l’opinion. C’est ce mégaphone qui manque à la biodiversité pour se faire entendre alors que son érosion menace l’avenir de l’humanité. La lacune devrait être comblée en 2010, avec la création d’un mécanisme d’expertise pour la biodiversité, calqué sur le modèle du Giec.
Baptisé Plateforme scientifique intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes), cet objet, encore pas tout à fait identifié, était, hier à Paris, au cœur d’une conférence réunissant scientifiques, ONG, décideurs, gestionnaires d’espaces naturels. Organisée par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), avec le parrainage du ministère de l’Ecologie, la conférence a fait le point sur l’avancement du projet. Et donné l’occasion à Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, d’affirmer le soutien de la France à sa création.
Un soutien depuis l'origine, puisque c'est à Paris, en 2005, que l'idée d'un «Giec de la biodiversité» a été lancée par Jacques Chirac, alor