Menu
Libération

SoleRebels, pointure du commerce équitable éthiopien

Article réservé aux abonnés
publié le 30 octobre 2009 à 0h00

Des chaussures faites à partir de pneus recyclés et de tissus traditionnels éthiopiens ? «C'est une belle idée, pourvu que je n'aie pas à les chausser !» se dit-on à l'énoncé du concept. Mais l'a priori s'avère injustifié. Les tatanes en pneus que portaient les guérilleros opposés au régime marxiste de Mengistu dans les années 70-80 ont inspiré le nom de la marque : SoleRebels («semelles rebelles»). La comparaison s'arrête là. La fabrique est située à Zenabework, dans une banlieue d'Addis Abeba, verdoyante comme le sont en général les abords de cette capitale nichée à 2 600 mètres sur les hauts plateaux éthiopiens. En fait d'usine, c'est sur le seuil d'une grande maison transformée en atelier que Bethlehem Tilahun Alemu accueille visiteurs et clients, lesquels sont très occasionnels, le produit étant destiné avant tout à l'exportation.

Du haut de ses 30 ans, la patronne explique comment elle s'est lancée, en 2004, avec cinq salariés et une motivation : «Donner du travail aux gens de ma communauté, dont les savoir-faire n'étaient pas employés.» Cinq ans plus tard, la voici à la tête d'une entreprise qui emploie 40 personnes à plein-temps et utilise les services de près de 80 sous-traitants. Clés du succès, un usage avisé d'Internet pour trouver des clients à l'étranger, l'application des accords permettant d'exporter des produits détaxés sur le sol américain et, enfin, le label vert : tout est fait main.

Mais la plus grande originalité est ailleurs. Les employ