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Libération

Le procès de l’«Erika» ou comment fixer le juste prix de la nature

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En appel, les parties civiles vont tenter cette semaine d’obtenir la reconnaissance du préjudice écologique.
publié le 2 novembre 2009 à 0h00

Le préjudice écologique revient à la barre. Et avec lui, la grande question du prix que l'on accorde à la nature. Pour la cinquième semaine du procès en appel du naufrage de l'Erika - le pétrolier qui s'était brisé en deux en 1999, provoquant une gigantesque marée noire -, parties civiles, associations de protection de la nature et collectivités locales du littoral vont témoigner. Pour elles, l'enjeu est d'amplifier la reconnaissance de ce préjudice. En janvier 2008, le jugement avait instauré, en plus des préjudices matériel et moral, un «préjudice résultant d'une atteinte à l'environnement». Avaient été indemnisés à ce titre le conseil général du Morbihan et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Le Morbihan a accepté le chèque payé par Total, la LPO l'a refusé. «C'était la première fois qu'une association bénéficiait d'une indemnisation au titre de son activité de gardien de l'environnement», rappelle l'avocat de la LPO, Me François-Xavier Kelidjian.

Mais l'association a préféré renoncer aux indemnités et faire appel «parce que Total a refusé de reconnaître le préjudice écologique». «Nous nous battons pour faire avancer le droit, pour faire reconnaître le prix de la biodiversité, du vivant non commercial.» Un combat précurseur, estime l'avocat, «dans un contexte oùl'on commence à considérer les services rendus pas la nature comme des éléments fondamentaux de l'économie».

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