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Analyse

Sida : une crise sans fonds

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La chute des aides menace la lutte contre le virus dans les pays du Sud.
publié le 6 novembre 2009 à 0h00

Tourmenté, ça oui. Ce week-end, à Addis-Abeba (Ethiopie), le professeur Michel Kazatchkine va présider un nouveau conseil d'administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Et il sait que ce rendez-vous sera décisif pour cette structure de financement internationale qui, en quelques années, a réussi une incroyable aventure en faisant débarquer massivement les traitements contre le VIH dans les pays du Sud. Or, voilà que le Fonds mondial se trouve à sec, que les pays riches rechignent à s'engager de nouveau pour cause de crise économique et que la démobilisation se ressent de tous côtés. «Certes, nous avons encore 2,6 milliards de dollars [1,7 milliard d'euros, ndlr] pour les demandes que nous avons reçues et acceptées. Mais rien pour après», dit-on, avec inquiétude, au Fonds.

«Rien en caisse». A la veille de cette rencontre, on assiste à un branle-bas de combat de toutes les associations de lutte contre le sida dans le monde, mais aussi des chercheurs et des médecins. Mercredi, Aides, Act Up, Remind the Gap et les associations françaises ont lancé un cri d'alarme.

«Les besoins de financement de ces maladies ne sont pas couverts», souligne Eric Fleutelot, de Sidaction. Et de rappeler quelques faits : quatre millions de personnes ont accès à un traitement antisida sur onze millions qui en ont besoin ; il y a eu, en 2007, neuf millions de nouveaux cas de tuberculose ; le paludisme, qui a fait plus