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Libération
TRIBUNE

Vingt ans plus tard, les murs-frontières prolifèrent

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par Wendy Brown, professeur de sciences politiques à l'université de berkeley (Californie)
publié le 9 novembre 2009 à 0h00

Depuis que le mur de Berlin s’est effondré, de nouvellesbarrières politiques ont surgi partout à l’horizon. Ces vingt dernières années, des dizaines de murs se sont construits ou sont prévus par des Etats-nations. Les plus connus sont le monstre édifié par les Etats-Unis sur leur frontière sud et celui construit par les Israéliens qui traverse la Cisjordanie, deux projets qui partagent la même technologie, la même sous-traitance et qui se font référence l’un à l’autre pour leur légitimité. Mais il en existe d’autres.

Au lendemain de l’apartheid, l’Afrique du Sud s’est dotée d’un dédale intérieur complexe de «murs» et de check-points, et maintient une barrière de sécurité électrifiée controversée sur la frontière avec le Zimbabwe. L’Arabie Saoudite a construit récemment une structure de poteaux en béton de trois mètres de haut sur sa frontière avec le Yémen, qui doit être suivie par un mur à la frontière irakienne - après quoi il y a des Saoudiens pour dire qu’on murera tout le pays. Des barrières plus élémentaires ont été construites par l’Inde pour s’isoler du Pakistan, du Bangladesh et de la Birmanie, et pour réclamer le territoire contesté du Cachemire. L’Ouzbékistan a clôturé sa frontière avec le Kirghizistan en 1999, et celle avec l’Afghanistan en 2001; le Turkménistan en fait autant en ce moment avec l’Ouzbékistan.

Le Bostwana a construit une clôture électrifiée sur sa frontière avec le Zimbabwe. La Thaïlande et la Malaisie se sont entendues pour dresser entre leurs deux