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Libération

«Erika»: Total refuse de payer pour tous

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publié le 17 novembre 2009 à 0h00

«Il faut cesser de diaboliser Total.» Pour Me Soulez-Larivière, avocat de la compagnie pétrolière, Total constitue le «bouc émissaire idéal, une poche profonde» apte à payer pour tous. Dans le procès en appel de l'Erika, Me Emmanuel Fontaine, autre défenseur de Total SA, a rappelé que la firme n'était que l'affréteur au voyage, c'est-à-dire qu'elle «n'utilisait le bateau possédé par d'autres que pour quelques jours, un bateau dont elle n'est responsable ni de l'entretien ni de la gestion». D'ailleurs les conventions internationales régissant la sécurité du transport maritime ignorent la responsabilité de l'affréteur, ne reconnaissant que celle du capitaine ou du propriétaire du navire.

«C'est la première fois au monde qu'un affréteur est poursuivi pour un accident de mer ayant entraîné une pollution en mer !» a noté Me Emmanuel Fontaine. «Un juge doit appliquer le droit tel qu'il est, non pas tel qu'il aurait dû être au moment des faits ou devrait être», a complété Me Daniel Soulez-Larivière. Or le jugement de 2008 procède à «une révolution qui heurte l'interprétation stricte du droit».

En outre, les avocats réfutent la «faute d'imprudence» reprochée à Total SA pour avoir affrété, afin de transporter un fioul hautement toxique, un navire en fin de vie, mal entretenu et corrodé.«Total ne peut être tenu de vérifier le travail des inspecteurs de la soci