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Libération

En Inde, des dérèglements climatiques jamais vus

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Réchauffement. Des inondations ont ravagé plusieurs régions, après plusieurs mois d’une sécheresse particulièrement sévère.
publié le 23 novembre 2009 à 0h00

C’est un véritable cas d’école en matière de dérèglement climatique. En l’espace de quelques mois, l’Inde vient de vivre successivement sa pire sécheresse depuis des décennies, immédiatement suivie d’inondations meurtrières. Des catastrophes naturelles au coût humain et économique énormes, que certains experts attribuent aux perturbations qu’engendre le changement climatique sur le phénomène de la mousson, véritable ligne de vie du sous-continent puisque 60 % de l’agriculture indienne dépendent toujours exclusivement des eaux de pluie.

Suicides. Fin septembre, le Département météorologique indien dévoilait les chiffres de la mousson d'été 2009, catastrophiques. «C'est officiellement la fin des quatre mois de mousson, résumait le porte-parole P.K. Bandhopadhyay. La saison des pluies cette année a été la pire depuis 1972.» L'Inde a en effet subi entre juin et septembre un déficit pluviométrique de 23 % par rapport à la normale saisonnière. Un chiffre qui cache de surcroît de fortes disparités régionales, le nord ayant en réalité accusé un manque de 36 %.

Une véritable catastrophe nationale dans ce pays où l’agriculture emploie toujours les deux tiers de la population, soit 700 millions de personnes.

Les cas de suicides se sont d’ailleurs multipliés cet été au sein des petits paysans, incapables de rembourser les dettes contractées auprès d’usuriers pour acheter des semences et des engrais. Dans certaines régions du nord particulièrement touchées