En gare de Culemborg, ville de 27 000 âmes située près d’Utrecht, aucun panneau n’indique le quartier écologique d’Eva-Lanxmeer. Après cinq minutes de marche, on tombe sur des maisons aux toits hérissés de plantes vertes ou de panneaux solaires. Plus loin, des villas de bois bleu surplombent un étang. Au bout d’une piste cyclable, on se perd dans un champ de pommiers, avant d’entrer au cœur du fameux quartier. Tellement exemplaire, tellement «Copenhague-compatible» qu’il est sans cesse visité par des délégations de France et de Belgique surtout, mais aussi de Scandinavie, d’Europe de l’Est et du Japon. C’est qu’Eva-Lanxmeer montre la voie de l’habitat à venir.

Répartis dans 250 logements, les 800 habitants consomment deux fois moins d'énergie que les Néerlandais moyens. Ils ne se font pas prier pour laisser leur voiture au parking, en bordure du lotissement. «Il n'y a qu'une place par foyer et si l'on a besoin d'un véhicule supplémentaire, on peut s'adresser à l'agence de location lancée par la copropriété», dit Marleen Kaptein, fondatrice du quartier. Ici, les pavés remplacent le bitume. Il n'y a pas de clôtures. Les jardins sont collectifs, comme le chauffage. L'eau est pompée dans la nappe phréatique et chauffée au solaire. Seul commerce autorisé : une ferme bio de 4 hectares. Le projet est parti de la base : en 1994, Marleen Kaptein, ex-modéliste de chapeaux pour le théâtre et passionnée d'architecture écolo joue la voie alternative. L'Etat veut construire 800 00