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Au Sud, des outils en rodage pour un développement propre

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Le système des «MDP» encourage les investissements du Nord dans des projets sobres en carbone dans les pays émergents. Un mécanisme parfois dévoyé.
publié le 1er décembre 2009 à 0h00

Eoliennes en Chine, destruction de gaz chimiques en Corée, valorisation de biogaz de décharge en Colombie… Voilà le type de projets qui se cachent derrière le mécanisme de développement propre (MDP), un de ces outils de marché du carbone créés dans le sillage du protocole de Kyoto. Le principe est simple : faire financer par les acteurs des pays du Nord des projets qui font économiser des émissions de gaz à effet de serre (1) dans les pays du Sud. Un outil, jeune, assez critiqué, qui devrait être remis sur la table à Copenhague.

Comment ça marche ?

Vous devez économiser du CO2 ? Avec le MDP, vous n'avez plus à le faire sur votre propre activité : vous pouvez payer l'équivalent dans un pays du Sud. Seul mécanisme Nord-Sud du protocole de Kyoto, il permet à un investisseur d'un pays développé de financer un projet dans un pays du Sud (dans l'énergie, les déchets, l'industrie…) qui entraîne une réduction des émissions. En échange, l'investisseur récupère des «unités de réduction» qu'il peut vendre sur le marché carbone, ou déduire de ses émissions pour atteindre ses obligations.

Où va l’argent ?

La Chine et l'Inde concentrent 70% des réductions de carbone réalisées à travers le MDP. Suivent ensuite le Brésil, le Mexique, et la Corée du Sud. Les plus riches parmi les pauvres, en quelque sorte. Pendant ce temps-là, les autres pays du Sud n'ont que les miettes. Particulièrement en Afrique : moins d'une quarantaine de projets y sont enregist