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interview-Copenhague (1)

«L'enjeu de Copenhague, c'est la stabilisation du climat»

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Jean Jouzel est climatologue et membre du Groupe d’experts sur le changement climatique (Giec), avec lequel il a reçu le prix Nobel de la Paix en 2007. A trois jours de l'ouverture du sommet de Copenhague, il précise l'état des connaissances sur le réchauffement climatique.
Au Groenland, le 1er août 2009 (REUTERS/Bob Strong)
publié le 2 décembre 2009 à 18h40
(mis à jour le 2 décembre 2009 à 18h43)

Certains «sceptiques» évoquent un refroidissement ces dernières années. Qu'en est-il ?

Leur raisonnement est basé sur une absence d'arguments. Evidemment, si on prend les données de 1998, l'année la plus chaude, et qu'on les compare avec le mois le plus froid de la décennie suivante, il y aura un refroidissement. Mais sur une tendance plus longue, et même sur les dix dernières années, il y a un réchauffement. La première décennie du XXIe siècle a été la plus chaude depuis 150 ans. Depuis la fin des années 70, on observe un réchauffement moyen de 0,2°C par décennie. Et si vous prenez une simulation sur un siècle, tous les scénarios de réchauffement prévoient des pauses.

Les activités humaines sont-elles la principale cause de ce réchauffement? D'autres facteurs ne peuvent-ils pas être invoqués ?

Les activités humaines et le rejet de gaz à effet de serre (GES) – comme le dioxyde de carbone et le méthane – ont un rôle essentiel dans ce réchauffement. Néanmoins, il est normal qu'il y ait un débat sur un phénomène qui, pour l'instant, reste de l'ordre de moins de 1°C. Un tel réchauffement avait déjà existé, de manière naturelle, mais plutôt localement. Aujourd'hui, on assiste à un phénomène global.

La question, c'est de connaître la part entre la variable naturelle et les activités humaines. L'intensification de l'effet de serre dans les basses couches de l'atmosphère a produit un forçage de 2,5 watts/m², alors que celui de l'activité solaire est de