Ali Bongo, président du Gabon depuis octobre, l'a répété pendant sa campagne électorale : il veut que la «contribution à la lutte contre le changement climatique» de la forêt, qui couvre 80% de son pays, soit «rémunérée à sa juste valeur». Dans sa ligne de mire : l'accord qui doit être trouvé à Copenhague sur le financement d'un plan mondial de diminution de la déforestation dans les pays tropicaux, responsable de 20% des émissions de CO2. Selon les études, une réduction de moitié de la déforestation d'ici à 2020 coûterait entre 3 et 33 milliards de dollars.
Le programme de réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts (Redd), qui a été approuvé à Bali en 2007, prévoit de financer les Etats ou les projets qui réussiront à protéger la forêt. Reste à définir à Copenhague les modalités de ce principe. Comme d’autres pays du Sud et du Nord, le Gabon voudrait que ce soit la quantité de carbone séquestrée grâce à la «déforestation évitée» qui soit payée. Le crédit carbone Redd ainsi créé pourrait alors se monnayer sur le marché international du carbone.
«Retour en arrière». Depuis que cette option domine les débats, Libreville imagine des sommes folles : selon une étude qu'il a commandée, le Gabon pourrait gagner 765 millions d'euros par an en conservant en l'état ses 20 millions d'hectares de forêts, soit un quart de son budget annuel. Ce schéma, soutenu par l'Elysée, suscite cependant des inquiétudes chez beaucoup d'ONG