Stéphane Hallegatte, chercheur à Météo-France et au Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement (CIRED), étudie les impacts socio-économiques du changement climatique. Il a participé à la réalisation du 4e rapport du GIEC en 2007.
Est-ce qu'on peut déjà prendre la mesure des impacts des changements climatiques sur nos sociétés?
Les impacts sur les écosystèmes et les systèmes physiques (glaciers, lacs, récifs coraliens, forêts...) sont déjà observés depuis longtemps. Mais pris séparément, chacun de ces écosystèmes est soumis à plusieurs stress, pour certains liés à l'homme : la modification de l'occupation des sols, la déforestation... Donc à chaque fois, il y a une discussion entre scientifiques sur les causes de l'altération. Mais si l'on adopte une vue d'ensemble, on constate que ces écosystèmes se dégradent tous en même temps. Par exemple, on pense que le glacier du mont Kilimandjaro disparaîtra dans les vingt-cinq ans. Ce qui suggère que la cause est climatique, c’est qu’en parallèle, il y a la fonte des glaciers des Alpes, des Pyrénées, des Andes... De même pour les vagues de canicule de plus en plus rapprochées partout dans le monde. Tout va dans la même direction. Ce qui fait sens, c'est l'accumulation, la répétition.
Inondations, raréfaction de l'eau douce, migrations... A quoi faut-il s'attendre?
Parmi les impacts immédiats, il y a d'abord les conséquences sur la biodiversité. Dans quelles proportions ? C'