«Rio n'est pas un but, mais le début d'un processus», expliquent, avec un optimisme un peu forcé, les diplomates impliqués depuis quatre années dans la préparation du «plus grand sommet que la Terre ait connu». Premier sommet de l'après-guerre froide, Rio marquera, quels qu'en soient les échecs prévisibles, le début d'une nouvelle ère, le coup d'envoi d'une nouvelle phase du grand jeu planétaire que se livrent les Etats pour définir un «nouvel ordre international». D'où les comparaisons, peut-être forcées, des diplomates avec d'autres grandes conférences qui ont modifié l'histoire récente du monde, Versailles, Yalta ou Bretton-Woods.
Il s'agit ni plus ni moins de «sauver la Terre». Parce que, comme l'explique Klaus Töpfer, le ministre allemand de l'Environnement, «l'avenir du monde dans lequel nous vivons sera largement influencé par la lutte pour la répartition de ressources de plus en plus rares». Les normes d'émissions de CO2, la protection des forêts, le droit des biotechnologies seront de plus en plus les paramètres des rapports de force internationaux. La diplomatie sera verte ou ne sera pas. Les débats préparatoires à Rio ont, fort logiquement, dérapé vers des sujets étrangers à l'angélisme écologique et à la recherche scientifique. Ils se sont focalisés, sur la question décisive de l'argent. «Si les pays occidentaux n'en donnent pas, ce sommet de la Terre aura été mort-né», reconnaît Kamal Nath, ministre