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Libération
REFRACTAIRES

Bouffeur de «caniculs-bénits»

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publié le 7 décembre 2009 à 0h00

Dans la galaxie des sceptiques, il y a des phénomènes inattendus, des chimères qui trempent les mains dans la terre, la défendent et la respectent tout en dénonçant l'hystérie collective liée au climat. Nombreux sont les écologistes qui pensent qu'on en fait trop. Dominique Guillet est de ceux-là. Pire, il pense que c'est un mensonge globalisé. D'ailleurs, il ne parlera pas de réchauffement climatique, un terme choyé par les «caniculs-bénits» qu'il dénonce, mais de dérèglement climatique, comme la planète en a connu durant des millions d'années.

Les premiers doutes l'ont assailli au salon de l'agriculture de 2007, lorsqu'il a constaté que le rassemblement avait muté en «salon de l'auto.» Un hall entier était réservé aux constructeurs automobiles et aux pétroliers qui présentaient leur carburant vert. «Le parapluie climatique permet d'abriter des horreurs écologiques comme les "nécrocarburants", les semences OGM soi-disant résistantes à la chaleur, le business du carbone…» Pour lui, les urgences sont ailleurs : 35 000 personnes meurent de faim chaque jour, la population est cancérisée par l'usage des produits chimiques, etc. «L'urgence est humanitaire, écologique au niveau des sols, des pollutions. Elle n'est pas climatique. Vous sentez, vous, deux centièmes de degrés supplémentaires en dix ans ?»

En septembre 2009, ses doutes se transforment en enquête. Après s'être enfermé deux mois pour écrire quatre articles de plusieurs dizaines de pages