Menu
Libération
REFRACTAIRES

Le non-coupable idéal

Article réservé aux abonnés
publié le 7 décembre 2009 à 0h00

Non, Roger Helmer ne roule pas en 4x4, et oui, il éteint la lumière quand il quitte une pièce. Enfin, quand il y pense. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, ce n’est pas pour sauver la planète du réchauffement climatique. S’il se soucie de pollution et de consommation d’énergie, c’est pour son porte-monnaie et sa santé.

Roger Helmer, 65 ans, est l'un des rares, si ce n'est l'unique, députés européens ouvertement climatosceptiques. Mais ne dite pas à ce Britannique conservateur qu'il est un climate change denier («négateur du changement climatique», en VF), cela le met en rogne. Lui préfère le terme de «réaliste».«Je ne remets pas en question le changement climatique. Au contraire, le climat est en constante évolution depuis des milliers d'années. Ce qui est faux, c'est de dire que le changement climatique est dû à l'homme.»

«Alarme». Costume bleu marine avec chemise à fines rayures, cheveux blancs assortis à sa moustache et de petites lunettes discrètes, calmement, Roger Helmer avance des chiffres, dessine un graphique et retrace l'évolution du climat depuis 8 000 ans. Pour oser s'attaquer au consensus scientifique, il faut être sérieux.

La semaine dernière, il a organisé une conférence au Parlement européen avec S. Fred Singer, l'un des principaux scientifiques qui mènent la contestation. Il est membre du panel intergouvernemental sur le changement climatique, précise-t-il. C'est devenu la priorité numéro 1 de l'eurodéputé pour son troisi