«Le réchauffement climatique sera peut-être mauvais pour le Moyen-Orient, mais il n'apportera que du bon à la Russie. Alors construisons des usines et brûlons du bois !» Alexandre Nikonov, 45 ans, n'est pas l'un de ces sceptiques qui doutent de l'influence humaine sur le réchauffement climatique. Il est simplement l'un de ses plus ardents supporteurs. Et, en bon Moscovite, c'est en toute conscience qu'il croise dans les rues de la capitale au volant de son 4x4.
Il y a deux ans, ce journaliste et écrivain russe passionné par la science et l'avenir de l'humanité a publié l'Histoire des décongelés dans le contexte du réchauffement climatique, où il vulgarise les thèses très sérieuses du climatologue russe Vladimir Klimenko et raconte l'histoire des civilisations favorisées puis torpillées par les caprices climatiques de la planète. Selon Klimenko, les émissions de CO2 par l'homme ont permis d'éviter de replonger dans une nouvelle période de glaciation fatale pour l'humanité.
Dans la bouche de Nikonov, détracteur infatigable du politiquement correct, la fonte des glaciers n'apportera que des «flots d'argent» à la Russie, entre l'ouverture à la circulation de la route maritime du nord par l'océan Arctique, les économies de chauffage («Au lieu de dépenser des milliards à chauffer les maisons pendant l'hiver, on pourra vendre plus de pétrole») et la fonte d'une partie du permafrost (sol perpétuellement gelé des régions arctiques) qui lib