La politique est l'affaire des citoyens. Avons-nous conscience que cette phrase répète deux fois le mot ville, traduit en français à partir du grec et du latin, deux langues vraiment mortes (polis et civitas) ? Elle dit donc cette évidence plate que la gestion des villes est l'affaire des gens de la ville. Bien sûr.
Or, aux récentes estimations, 8% seulement de l’humanité résidait dans des villes en 1800, et beaucoup moins auparavant. Que dire alors d’une histoire citoyenne qui concerna, au maximum, moins de dix pour cent de l’humanité ? Or plus de la moitié des humains vit déjà aujourd’hui dans des cités, bourgades ou mégapoles.
La Biogée
Que dire donc de l'espace englobant ces agglomérations ? Qu'il fut dense de femmes et d'hommes avant ces dates, qu'il sera fort vide après elles, mais, dans les deux cas, qu'il est peu connu des gens de ville. Or c'est de cette terre, composée d'eau, d'air, de feu et d'espèces vivantes, qu'il va être question à Copenhague, où les représentants de 192 pays vont tenter de s'accorder sur la terre, l'air, l'eau, le feu et les vifs. Ces envoyés des villes connaissent la ville, composée de pavés, de béton et d'espaces verts où courent chiens en laisse et chats isolés, savent la gérer, en demandant parfois l'avis des gens de la ville pour les élire et, en retour, administrer leurs électeurs. Et, soudain, ils ont à maîtriser, gérer, administrer cet espace extérieur, terra incognita de la plupart.
Cette exige