Une clope, et le voilà qui s'engouffre en réunion. «Pas le temps de décrypter ce qui arrive de Washington : une ambition réelle ou un nouvel écran de fumée», dit ce négociateur sud-africain. Entre vent favorable et brassage d'air, les délégués de Copenhague balançaient, hier, au lendemain du décret de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). «Juger - enfin - les gaz à effet de serre comme une menace pour la santé, ça tombe opportunément, non ?» sourit un prof de New Delhi.
Sauf que l'EPA peut en exiger la baisse avant le vote d'une loi au Congrès, prévu au printemps. Et édicter, par exemple, dès demain, une loi sur «les émissions de dioxyde de carbone des camions», note un expert de l'ONU. Pour David Waskow, d'Oxfam Etats-Unis, «c'est une réelle avancée, qui montre le sérieux de l'administration américaine sur l'environnement». Un changement de braquet, dit-il, au milieu d'une ambiance surchauffée, et qui «doit faire comprendre au business qu'il y a une obligation contraignante à réguler les émissions». D'où cette sortie ironique de Yvo de Boer (ONU) : «Si j'étais un homme d'affaires, je dirais : s'il vous plaît, faites qu'il y ait un accord à Copenhague et s'il vous plaît, faites qu'il soit fondé sur le marché» du carbone. Avant de préciser, cash : «Si on ne réussit pas à obtenir un accord ici et si le Sénat échoue [à adopter la loi climat], la seule option restera la régulation et chacun sait qu'el