Leur stand est d’une sobriété à inspirer la pitié mais il ne faut pas s’y fier. Les professionnels de l’atome veillent au grain. L’Association mondiale du nucléaire (WNA) et l’Institut pour l’énergie nucléaire (NEI) partagent quatre piles de communiqués et deux tabourets. Jonathan Cobb, de la WNA, est rivé au sien et répond avec un flegme britannique aux questions de trois officiels polonais. On a beau chercher dans le centre de conférences qui accueille la COP 15, pas de signe apparent d’Areva, pourtant leader mondial du secteur, ni de ses concurrents. La patronne d’Areva, «Atomic Anne» Lauvergeon, tel qu’on la surnomme ici, doit toutefois faire sa visite de courtoisie dans les jours qui viennent.
Contrairement aux constructeurs automobiles, les industriels du nucléaire la jouent discrète. Pourtant, leurs cartes de visite se distribuent comme des petits pains au sein des délégations et ils n'auraient manqué cette COP pour rien au monde. Le nucléaire joue gros car c'est à l'issue du sommet de Copenhague que se décidera son statut. Va-t-on intégrer l'énergie atomique dans les mécanismes de flexibilité visant à faciliter les transferts de technologies propres vers les pays du Sud ? «Il serait injuste de ne pas le faire, au même titre que les autres énergies sobres en carbone», lance Paul Genoa, patron du NEI qui représente plus de vingt pays nucléarisés et leurs industriels. Quant à l'Agence internationale de l'énergie, qui conseille tous les pays qui veulent se lancer